ADSL : Anniversaire des 10 ans

Je reproduis ici un article des echos, redige par Charles de Laubier. Article fort interessant. Complet et surtout … historique !

{{Lance commercialement en 1997, l’ADSL a offert une v?ritable cure de jouvence aux reseaux telephoniques traditionnels, en permettant ? des millions de foyers de basculer dans l’?re du haut debit via les bons vieux fils de cuivre. Cet exploit technologique a remporte un succes tel que, dix ans apres, elle conserve sa suprematie.

Qui aurait imagine qu’un sigle abscons comme ? ADSL ?, pour ? Asymmetric Digital Rate (ou Data Rate) Subscriber Line ?, entrerait en moins d’une decennie non seulement dans le langage courant mais aussi dans les moeurs, tant la technique qu’il recouvre a favoris? l’usage de l’Internet haut debit ? En Europe de l’Ouest, o? il devient une realite commerciale ? partir de 1997, l’ADSL devrait compter cette annee plus de 60 millions d’abonnes. Dans le monde, 200 millions de personnes s’en serviront ? l’horizon 2010. Rien qu’en France, le nombre d’abonnements atteint maintenant les 12 millions, ce qui correspond ? peu pres ? autant de foyers connectes ? Internet. Selon M?diametrie, la plupart des 30 millions d’internautes de l’Hexagone surfent donc sur la Toile ? la vitesse de plusieurs centaines ou plusieurs millions de bits par seconde grece ? cette technologie, qui represente la majeure partie (95 %) des acces au reseau des reseaux. Le ceble, la boucle locale radio et, de fa?on embryonnaire ? ce stade, la fibre optique jusqu’au domicile, se partagent le reste des acces dits ? large bande ?.

Avant d’etre dopee ? l’ADSL, la paire de fils de cuivre du ? telephone de papa ? avait deje rendu de bons et loyaux services en transportant la telecopie, puis le videotex destine au premier terminal de la societe de l’information, le Minitel. Le plus spectaculaire aujourd’hui est que l’ADSL a fait entrer progressivement dans les foyers le Web, fenetre sur le monde ? la richesse ?ditoriale presque infinie et aux multiples contenus multimedias. Mais c’est en allant jusqu’? devenir un support viable du PAF que cette innovation impressionne. Regarder la television ? sur ADSL ? est devenu aussi commun et transparent pour nombre de telespectateurs que de receptionner ces memes cha?nes audiovisuelles via une ? antenne reteau ? situee sur leur toit… Mieux : la video ? la demande promet d’etre la ? killer application ? de la paire de cuivre telephonique, et devrait remettre en cause la ? chronologie des medias ? (delais entre la sortie d’un film en salles, sa diffusion televisee, puis sa mise en ligne). Qui l’eet cru il y a dix ans ? Le Viagra de la ligne telephonique

C’est l’operateur public su?dois Telia qui, avec Alcatel, des le printemps 1997, deploie commercialement le premier en Europe cette nouvelle technologie, v?ritable Viagra pour la ligne du telephone. Une fois n’est pas coutume, le Vieux Continent s’empare de ce futur standard, pourtant ? peine normalis? ? l’?poque, en meme temps que le Nouveau Monde. France T?lecom, qui avait tarde ? s’approprier Internet au debut des annees 1990, emboite le pas en laneant des l’automne 1997 une experimentation aupres de quelques centaines d’habitants de Gournay-sur-Marne, Noisy-le-Grand et Villiers-sur-Marne, en banlieue parisienne. Rennes donnera le coup d’envoi national. L’exploit technique depasse alors l’entendement. Qu’on en juge ! Il est possible ? la fois d’acceder ? vitesse grand V ? Internet, via son micro-ordinateur, de rester connecte de maniere permanente ? la Toile et de telephoner. Cela, ? la difference des anciens modems analogiques bas debit, qui monopolisaient la ligne et dont l’usage etait facture ? la duree.

Cette performance – rares sont les ? usagers ? d’hier et les ? internautes ? d’aujourd’hui ? le savoir – est le fruit des recherches conjuguees de deux ingenieurs americains, Joseph Lechleider et John Cioffi, impliques des 1979 dans l’analyse mathematique et algorithmique des circuits commutes. Le premier est le pere du ? A ? de ADSL, c’est-?-dire du cete ? asymetrique ? des debits. Asymetrie grece ? laquelle davantage d’espace est allou? sur la ligne telephonique au telechargement, cette operation qui rapatrie par paquets les donnees numeriques de l’Internet vers l’ordinateur, ? un debit pouvant atteindre plusieurs megabits par seconde. Cela tandis qu’en sens inverse, la ? bande passante ? exigee est moins large, limitee encore aujourd’hui ? quelques dizaines, voire centaines de kilobits. Le second est le pere du ? DSL ? de ADSL, c’est-?-dire de la technique d’optimisation – dite ? multitonalite discrete ? – utilisee partout dans le monde aujourd’hui. Elle consiste ? saucissonner la paire de cuivre telephonique en de nombreuses petites bandes de frequences, entre lesquelles est repartie la charge des informations ? transmettre, selon la qualite de chacun des canaux. Le DSM dope l’ADSL

La France a su s?duire l’un des deux co-inventeurs de l’ADSL. ? Ma femme est franeaise et nous avons plaisir ? venir chaque annee ? Paris, o? nous disposons d’un pied-?-terre ?, confie John Cioffi qui, contrairement ? ? oncle Joe ? (Lechleider), parti ? la retraite en 1991, apres avoir ete chercheur au sein des laboratoires americains Bellcore, travaille toujours avec passion, ? cinquante ans, sur cette technologie revolutionnaire et encore pleine d’avenir, selon lui. Tout en enseignant ? l’universite californienne de Stanford, il est alle jusqu’? fonder sa propre entreprise, baptisee du prenom de sa femme, Assia, laquelle accepte de bonne grece de porter l’acronyme d’? Adaptative Spectrum and Signal Alignment ?. D’autant qu’elle est pleinement associee ? la poursuite des aventures technologiques de son mari. Apres la premiere invention de John Cioffi il y a vingt ans, l’actuelle tient encore en trois lettres. Il s’agit cette fois de DSM, pour Dynamic Spectrum Management, dont la normalisation est attendue mi-2007 aux Etats-Unis.

Outre-Atlantique, cette innovation a deje commence ? donner une seconde jeunesse ? l’ADSL en lui apportant stabilite des debits, excellente qualite de transmission et allongement de la distance entre l’abonne et le repartiteur de l’operateur telecoms. Plus nombreuses seront ainsi les paires de cuivre telephoniques ? ?ligibles ? ? la video, ? la television, voire aux jeux en ligne plein ?cran, multijoueurs et exigeants en interactivite. Tout cela en haute definition et sans distorsion d’images. Redynamis? avec la technologie DSM, l’ADSL voit tripler son debit au-dele des 150 megabits/s, et devient ainsi un complement ideal de la fibre tiree jusqu’au plus proche de l’abonne. ? Cette performance est aussi obtenue sur les lignes VDSL, avec ou sans fibre en amont, pour des capacites qui pourront atteindre 1 gigabit par seconde ?, explique John Cioffi.

En Europe, France T?lecom est en train de tester cette nouvelle generation d’ADSL. Comme il y a dix ans, l’operateur historique se preoccupe de faire evoluer sa ? boucle locale ?. Ce qui n’empeche pas de nouveaux reseaux haut debit d’etre candidats ? la releve. Mais la fibre optique jusqu’au domicile (FTTH disent les Anglo-Saxons), le courant porteur en ligne (CPL) ou encore les reseaux haut debit sans fil (UMTS ou WiMax) ne sont pas pres de tuer le fil du telephone… ? L’ADSL ne sera pas remplace par la fibre optique, bien au contraire, estime John Cioffi. Il sera meme plus que jamais utilis? partout dans le monde pour completer sur les derniers (kilo)metres ces nouveaux reseaux de fibres, qu’il serait trop coiteux d’amener jusque dans le domicile de chaque abonne. ? Boite de Pandore

Le paradoxe de cette technologie haut debit est que, creee par deux Americains pour les Americains, elle a rencontre davantage de succes aupres des Europeens, dont le reseau telephonique s’est tres vite rev?le de bien meilleure qualite. ? L’ADSL a ete coneu ? l’origine, dans les annees 1980, pour faire de la video interactive sur la ligne telephonique ! ?, tient ? rappeler John Cioffi. Or la Telecom Industries Association (TIA), qui a oeuvre ? la mise au point de la premiere norme ADSL baptisee ? G.Light ? – version allegee, elle s’installait facilement chez l’utilisateur et promettait 1,5 megabit par seconde en telechargement -, s’est apereue un peu tard du pietre etat du reseau de distribution telephonique americain… Cela explique que les reseaux cebles, aujourd’hui hybrides fibre-coaxial, representent la moitie des acces haut debit outre-Atlantique.

? A la difference de ce que l’on a pu dire et ?crire, France T?lecom n’a pas tra?ne les pieds pour adopter l’ADSL. D’autant que les statistiques et les calculs mathematiques de nos X-T?lecoms ont demontre des le debut que 66 % des 34 millions de paires de cuivre d’abonnes installees dans l’Hexagone etaient ?ligibles ? l’ADSL, du fait de l’excellent travail des services regionaux des lignes ?, se souvient Daniel Battu, ancien ingenieur en chef de l’operateur historique et un des protagonistes des discussions avec les Americains (voir encadre).

Mais qui trop embrasse ne risque-t-il pas de mal etreindre ? Le fait est que France T?lecom a ouvert une boite de Pandore sans le savoir. Les agents de ce qui etait encore, il y a dix ans, un monopole public du telephone, entierement detenu par l’Etat, sont loin d’imaginer alors que l’ADSL deviendra le cheval de Troie des operateurs alternatifs pour s’introduire dans la boucle locale. Pourtant, les ? nouveaux entrants ?, que la loi de dereglementation des telecoms de 1996 propulsera ? partir du 1er janvier 1998 sur le marche naissant des communications telephoniques liberalisees, vont tirer parti d’une decision politique annoncee debut septembre 1999 par le ministre delegu? ? l’Industrie de l’?poque, Christian Pierret : ? Oui au degroupage ADSL de la boucle locale ! ? Ce terme de ? degroupage ? designe la possibilite pour un abonne de s’affranchir de France T?lecom. Soit partiellement, lorsque les frequences basses de la ligne sont dediees ? la voix acheminee par l’operateur historique, les hautes ? l’acces Internet fourni par un concurrent. Soit totalement, quand toutes les frequences de la ligne sont gerees par un operateur alternatif. Cela suppose que les nouveaux acteurs installent leurs multiplexeurs ADSL dans les locaux de l’operateur historique, lequel defendra bec et ongles ses interets face ? cette cohabitation imposee et malgre les mises en demeure successives du regulateur debut 2001. France T?lecom : hemorragie d’abonnes

En raison des resistances de France T?lecom, le degroupage devient ? peine une realite commerciale l’annee suivante. Colt, Easynet, LDCom et Free essuyent les pletres. Mais l’ouverture est ineluctable. Aujourd’hui, sur 12 millions d’abonnes ADSL en France, pres de 4 millions ont opte pour le degroupage. Et ceux qui franchissent le pas optent en majorite en faveur du degroupage total. ? Cette tendance de fond illustre, d’une part, le fort attrait des offres multiplay (acces Internet + telephonie illimitee + television) proposees par les operateurs alternatifs sur la base du degroupage total et, d’autre part, la confiance qu’accordent les menages aux services de telephonie illimitee ?, explique l’Arcep. Resultat : France T?lecom perd presque 70.000 abonnes chaque mois ! Le phenomene ne se limite pas ? l’Hexagone, puisque l’Europe de l’Ouest a depass? l’an dernier les 10 millions de lignes degroupees. L’ADSL est aussi la porte ouverte ? la telephonie sur protocole Internet (VoIP). Avec deje quelque 6 millions d’abonnes en France, celle-ci ne cesse de cannibaliser ? moindre coit les appels sur le classique reseau telephonique commute (RTC) de l’operateur historique, lequel voit chuter ses revenus tires du ? fixe ?. Paradoxe ! L’ADSL pousse France T?lecom ? investir lourdement dans une deuxieme boucle locale : la fibre optique jusqu’au domicile. Mais cela en vaut-il vraiment le coit ?}}

Sans ADSL, on ne connaitrait pas le web d’aujourd’hui. Meme si tous les acteurs font leur possible pour alleger le web (moins de flash, images reduites, bannieres legeres, normaes W3C), le fait est que la navigation avec un bon vieux modem 56k est devenue extremement fastidieuse. Je m’en rends bien compte des que je passe sur mon acces GPRS Orange/Business. C’est dans ce genre de cas qu’on remarque les sites bien penses et bien developpes. Et aussi qu’on remarque les arguments commerciaux mensongers avances par les FAI. Et oui… Mon acces Orange GPRS/EDGE/UMTS/3G doit me fournir un debit proche du 56K, dans le pire des cas. Dans la pratique, je peux attendre 5 minutes pour charger la home page de google.fr (je ne parle meme pas de google ig…).

Alors merci a l’ADSL. Et longue vie a la fibre optique et au wimax.

L’ARTICLE ORIGINAL : ADSL : le champion du haut debit a dix ans – INTERNET

2 replies on “ADSL : Anniversaire des 10 ans”

  1. Je viens de recevoir moi aussi un papier bleu m’indiquant que je devais la somme de 192,05 au tresor public en sachant que j’avais deja reglé la somme de 80 euros cependant un hic je devais au total 247 euros hors d’après le GPE c’était plutot 272,05 euros donc logiquemnt c’est 167 eruos que je leur dois.A quoi correspondent ces 25,05 euros je ne sait guère mais cet après-midi direction tresor public et l’un des bureaux de paiemnts du gpe non loin de chez moi pour en avoir le coeur net…je vous tiendrais au courant mais une chose est sure je paierais directement au tresor public après avoir lu tous les temoignages je dirais que c’est plus sage…

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